j'ai fais un rêve
Cette nuit, j’ai fait un rêve (ou peut-être devrais-je plutôt d
Le Chemin
Récit parabolique et prémonitoire…
Cette nuit, j’ai fait un rêve (ou peut-être devrais-je plutôt dire un cauchemar). J’étais face à un long, très long chemin, bordé d’arbres morts.
Aussi loin que portait mon regard, la fin de ce couloir n’apparaissait pas ; peut-être n’existait-elle tout bonnement pas.
Alors, sans savoir pourquoi, j’ai commencé à arpenter ce chemin, espérant en trouver un jour le bout. Plus j’avançais, et plus ce chemin semblait se prolonger, plus la pente semblait s’accentuer, et plus la peur me gagnait. La lumière lugubre qui éclairait la scène ne faisait que renforcer le malaise qui me gagnait peu à peu.
Au cours de cet interminable voyage, tel Ulysse aux Enfers, je découvris d’étranges créatures. Point de chien à trois têtes, mais d’incompréhensibles édifices de terre et de boue. Quelles taupes géantes avaient bien pu arpenter cette voie avant moi et ériger de pareilles montagnes ?
Pris de peur, je pressais le pas, cherchant en vain à travers la cime des arbres un rayon lumineux qui ne fut pas glauque.
Le chemin devenait de moins en moins praticable. Initialement goudronné, il n’était maintenant que de terre et de boue. Paniqué, je me mis à courir, chutant à plusieurs reprises, pataugeant dans la boue, cherchant désespérément à me relever sous les quolibets incessants d’un être invisible : « L’exercice est terrible ! Vous n’entrez pas dans le problème ! ».
Le souffle coupé, rampant comme un vers, je compris à la vue des arbres calcinés que nombre de combats acharnés s’étaient déjà produis ici.
Mais ce que je compris par-dessus tout, c’est que mes malheurs ne faisaient que commencer. J’allais devoir livrer bataille à mon tour. A mon tour, j’allais devoir me battre, éliminer l’Autre pour subsister. A mon tour, j’allais devoir vaincre ou mourir.
Je n’étais déjà plus que l’ombre de moi-même, et je réalisais soudain que, qu’elle que soit l’issue du combat, plus rien ne serait plus comme avant.